Hugh Weiss
Après la guerre, plusieurs bourses et prix, notamment l’aide aux GI démobilisés, lui permettent de voyager en Europe et de s’établir définitivement à Paris en 1948. En 1949, il y fait la connaissance de la photographe Sabine Weber, qu’il épouse un an et demi plus tard.
Dans sa peinture transparait alors l’influence de CO.BR.A. Bien que gardant ses distances avec la scène artistique parisienne, il devient le mentor de la jeune Niki de Saint-Phalle.
En 1964, année de naissance de sa fille Marion, apparaissent dans ses toiles les premiers biplans mous. Au fil des années suivantes les autres éléments fondamentaux du vocabulaire plastique de l’artiste se succèdent : les chutes d’Icare, les fauteuils (1966), les cages, fauteuils-cages, femmes-fauteuils-cages (1968), les éléphants (1974), les architectures (1978), cathédrales, coupoles (1980)… ainsi que tout un bestiaire et des figures humaines dont de toute évidence des autoportraits.
En 1985, lors d’un voyage en Egypte, Hugh Weiss est frappé par la symbolique de la barque sacrée et de la traversée. Celle-ci va jouer un rôle important dans les dernières années de sa carrière, trouvant une résonance dans les épreuves que traverse alors l’artiste, en lutte contre la maladie qui l’emporte. Charon et la traversée du Styx deviennent alors un thème récurrent, non sans évoquer en écho les barges de la mer de Chine des années de guerre.
Les peintures de Hugh Weiss évoquent parfois l’univers de Bosch ; elles sont dynamiques et colorées, aux frontières du fantastique, souvent inquiétantes mais dotées également d’un sens de l’humour grinçant. Ce sont autant de voyages imaginaires, des rêves hantés par les souvenirs de la guerre, mais aussi marqués par l’amour de l’artiste pour l’Inde, qu’il visite en 1975 et en 1986. Naturalisé français en 1995, Hugh Weiss s’éteint à Paris en 2007.
Dès 1950 à Paris, Hugh Weiss a eu l’honneur de nombreuses expositions personnelles en France et aux Etats-Unis. Son travail a été régulièrement présenté au Japon grâce au soutien indéfectible de la Nippon Gallery (Tōkyō). En 2000, Gérard Durozoi a publié chez Somogy une monographie, catalogue raisonné qui fait autorité. Le même auteur a préfacé le catalogue de l’exposition Hugh Weiss organisée par Solstices à Lille en 2006.
1. Hugh Weiss, Femme-cage, octobre 1973.
Acrylique sur toile, 129 x 98 cm, signée et datée en bas à droite.
2. Hugh Weiss, Je n’y vois pas d’inconvénient, avril 1975.
Acrylique sur toile, 73 x 60 cm, signée et datée en bas à droite, titrée sur le châssis au dos.
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